mardi 11 janvier 2011

La voie royale

La saison 2011 bat déjà son plein avec les victoires de Federer à Doha, Söderling à Brisbane, et Wawrinka à Chennai.

Mais en espérant que les dieux du ciel australien vont enfin calmer leur colère et permettre le bon déroulement du premier Grand Chelem de l'année, nous vous proposons de faire un tour à Paris, dans les bureaux des instances tennistiques chauffés à l'effervescence des discussions et à l'angoisse de l'échéance.

En effet, la valse hésitation qui se danse depuis plusieurs années dans les couloirs de la Fédération Française de Tennis sur la petite chanson de Roland Garros devenu impossible à gérer dans sa configuration actuelle, va bientôt devoir tirer sa révérence finale.
Et c'est à l'issue de l'Assemblée Générale des 12 et 13 février prochains que de la FFT devra annoncer son choix, à savoir maintenir le stade à Paris avec une extension sur les serres d'Auteuil, ou le relocaliser sur l'un des sites candidats, dont les projets ont tous été présentés - Gonesse, Marne la Vallée, et dernièrement, Versailles.

Au début du débat, on n'entendait parler que de nostalgie et de colère, et il se pourrait bien que l'attachement historique du public amateur à la Porte d'Auteuil fasse basculer la décision vers le projet du maire de Paris, à savoir un maintien sur place, malgré les nombreuses limites et contraintes inhérentes à la superficie disponible, et malgré l'opposition des riverains.

Mais beaucoup de questions économiques se greffent à l'aspect tradition, et chaque site présente ses inconvénients et ses avantages, rendant la décision extrêmement difficile en termes de responsabilité sociale et politique.


Marne la Vallée et Gonesse permettraient à la Fédération d'acquérir les sols, pour un coût raisonnable. C'est très important, c'est même un point capital, tous les autres projets impliquant une location et des échéances renouvelables.

A Marne la Vallée ("chez Mickey", comme disent les allergiques à Disneyland), l'éloignement est compensé par le fait que la zone est déjà développée, et l'infrastructure toute prête à accueillir un public important.



A Gonesse, la ville ouvre grand ses bras au public entre deux aéroports, et offre aux investisseurs ses larges surfaces de foncier disponibles. Tout est à faire, ce qui offre beaucoup de liberté d'action. Mais justement... tout reste à faire, ce qui multiplie d'autant la tâche, et les éventuels écueils.


La dernière présentation vient d'avoir lieu, celle de Versailles. Avec un très beau site, à la hauteur de son noble sujet (merci à Ftn pour les liens).

Versailles, un rêve à lui tout seul, dont le nom-même donne le frisson.
Mais aussi 35 hectares d'aménagements prestigieux encastrés dans les jardins paysagers du roi Soleil. Ce dernier projet a paraît-il été accueilli avec beaucoup d'enthousiasme, et il faut bien dire qu'au niveau séduction, la magie du site a certainement fait briller les yeux des décisionnaires. C'est également le site le plus proche de Paris, qui peut ouvrir ses portes à de nombreux séminaires et rentabiliser ainsi les loyers. Un tremplin unique en termes de notoriété internationale, une vraie carte de visite en or massif qui propulserait le tournoi au tout premier rang des grands chelems dès 2016.

Dans cette aventure économico-politico-sportive, autant de projets, autant d'atouts et d'inconvénients à soupeser et mettre en balance.
Et autant de raisons pour plonger Jean Gachassin et Gilbert Ysern dans les affres du choix final, celui du bal de clôture auquel seront conviés les meilleurs joueurs de la planète, et les amateurs de tennis du monde entier.

JoL
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