mardi 22 mars 2011

Hop hop on enchaîne sur Miami...

Allez, çà ne traîne pas en Amérique, un petit saut de Californie jusqu'en Floride et c'est parti pour une nouvelle rencontre au sommet, le fameux "Glam Slam" du Crandon Park Tennis Center chauffé à blanc, qui attire aussi bien les meilleurs joueurs que le gotha mondain avide de figurer au premier rang des rendez-vous médiatisés.


A Indian Wells en finale, Nadal est resté sur une défaite notable, qui ne menace pas encore son hégémonie mais montre au monde entier qu'il peut être lui aussi sujet à d'énormes failles, son service l'ayant complètement lâché au moment de conclure, lui coûtant le titre. Plutôt inquiétant, malgré la "revanche" prise le lendemain à Bogota en exhibition.
Federer quant à lui, s'est carrément fait reléguer à la 3ème place, ce qui lui était déjà arrivé en été 2010, mais prend désormais des allures de confirmation. Il garde toute sa classe et sa magie, seule l'agressivité au filet n'est plus au rendez-vous pour combler une mobilité devenue insuffisante face aux plus jeunes. Mais ne soyons pas tristes, Roger est toujours dans le peloton de tête et loin d'être fini, et son immense talent peut parfaitement le mener à décrocher un 18ème Master Series, afin de supplanter Agassi et égaliser Nadal. Et sincèrement, on n'attend que ça.
Et tout ça, à cause de l'étoile montante du circuit Djokovic, complètement transcendé par sa mission remplie en Coupe Davis et le coaching d'Andrej Vajda et d'Igor Cetojevic, qui a su résoudre ses problèmes physiques à coup de médecines alternatives.
Bardé d'une confiance aussi épaisse qu'une armure de chevalier, Nole monte désormais à l'assaut de son destin, et voudra certainement poser à Miami les premiers jalons d'une place de numéro un qu'il a toujours considérée comme un Graal à sa portée. Pour lui de toutes façons, le plus dur est déjà fait, un échec prématuré à Miami n'étant même plus significatif étant donné la proximité des deux tournois.

A retrouver également en espérant qu'ils tiennent leur rang plus longtemps qu'à Palm Springs, Murray et Söderling, le tenant du titre Andy Roddick, Berdych et Ferrer toujours dangereux.

Plus attendu encore, Del Potro en pleine renaissance sous condition de petits réglages,  Gasquet et Raonic actuellement très prometteurs, et toujours, le "fond de la troupe", avec Verdasco, Melzer, Almagro, Wawrinka, Youzhny, Fish, Tsonga et Troicki.

Quant aux dames, on souhaite à Marion Bartoli de s'être déjà remise de sa formidable finale car elle mérite de prolonger son ascension dans le top ten. On aimerait aussi que la régularité et la solidité de Caroline Wozniacki soient récompensées en devenant la troisième joueuse (après Steffi Graf et... Kim Clijsters en 2005) à remporter le doublé Indian-Wells/ Miami,
on espère aussi que l'épaule de Kim Clijsters et la hanche de Victoria Azarenka seront rétablies, on se réjouit du retour de Maria Sharapova, et on attend au tournant Samantha Stosur, Francesca Schiavone et Na Li pour nous faire vibrer, puisque désormais le tennis féminin occupe seul les chaînes télévisées.

JoL

samedi 12 mars 2011

Le test des M1000


Sympathique petite vidéo pour ouvrir cette quinzaine, et pas la moindre, puisque ce sont Indian Wells et Miami, les premiers Masters 1000 de l'année, qui clôtureront pour un temps la saison des courts durs avant de laisser place à l'ocre et ses redoutables terriens.
Beaucoup d'enjeux dans cette étape, beaucoup d'incertitudes, beaucoup de combativité à attendre.

Nadal: un véritable magot à défendre, une place de numéro 1 durement acquise mais boulonnée dans du sable, et une hégémonie qui s'appuie toujours sur son formidable fighting spirit, avec le risque permanent que le corps ne suive plus la voracité du mental.
Et au coude à coude derrière lui,
Federer, serein et détendu, couvert de gloire et comblé, qui navigue entre fulgurances magnifiques "parce que c'est lui", et trous d'air d'une trentaine toute proche et d'une motivation à renouveler sans cesse,
et Djokovic, le loup encore jeune mais subitement (re?)devenu sauvage lorsqu'un certain soir de décembre, il a senti son tour venu  pour saisir le destin au vol et ne plus le lâcher jusqu'à consommation complète de la proie - à savoir le sommet de la hiérarchie.


Mais les 3 cadors du circuit, provisoires ou indéboulonnables, ne seront pas les seuls à surveiller du côté du luxueux oasis de Palm Springs, car la meute se presse derrière, pleine d'anciens confirmés, de revenants récidivistes ou de futurs émergents.
Avec les Söderling, Murray, Ferrer, Berdych et Roddick dans la déjà-vieille garde, les Del Potro ou Tsonga dans les ressuscités, et les Raonic, Delgopolov ou Gulbis dans la relève prometteuse, les deux Masters américains de Californie et de Floride sont de véritables révélateurs de l'envie des joueurs - car ils les prennent en principe au top de leur forme physique, au meilleur moment de l'année tennistique et dans des conditions conjoncturelles idéales.


Indian Wells, c'est à portée de clic, et c'est ici :

  Les sites :   Le site officiel Le site ATP  -  Le site WTA

  Résultats et déroulement :

JoL

lundi 7 mars 2011

La Coupe Davis, c'est génial

Ben je ne sais pas vous, mais moi avec la Coupe Davis, je m'é-clate.
Parce que sans blague, nous garder scotchés devant une télé tout un week-end, de 14H à 21H pratiquement non-stop dans un hangar désaffecté d'un aéroport fût-il viennois, quand on a un beau soleil dehors qui vous tend les bras, pour s'enfermer avec une bande d'autrichiens pas foutus d'arroser correctement leur terre battue et obligés de la sécher après l'avoir complètement détrempée,...
ben faut le faire !!!

Bon ok, le soleil n'était pas vraiment brillant, il faisait pas mal frisquet, le dimanche c'est aussi fait pour se reposer (euh euh), et l'entourage ça peut se baratiner gentiment avec une petite mousse au chocolat maison en fin de repas, histoire de disposer de sa télé. Mais quand même, si on m'avait dit que ce premier tour, sur fond de polémique au sommet et d'abandons en chapelet, serait aussi passionnant, je ne l'aurais jamais cru.


D'abord, il y a eu Jeremy. Ou plutôt Môônsieur Jeremy.
On ne le voyait pas aller très loin face à Melzer, on se demandait même (une fois de plus) si Forget avait bien fait de le mettre face au meilleur autrichien, 10ème mondial tout de même, comme ça en début de premier tour, alors qu'il n'avait plus rien gagné depuis Shanghai, et traînait sa place de 49ème avec un seul titre à son actif. Faut dire qu'il n'avait pas trop le choix Forget, après les défections successives de tous ceux qui se trouvent trop bien classés pour aller se fatiguer inutilement sur un premier tour de Coupe Davis.
Eh ben il a bien fait. Et Jeremy a disputé crânement sa chance, au point de faire s'écrouler le grand costaud d'en face, transformé en râleur frustré et accumulant les fautes directes. Premier point pour la France, haut la main pour le petit Jeremy et son beau sourire.
Simon n'a eu qu'à achever le travail, face à un pré-retraité complètement en déroute et une équipe autrichienne assommée.
France : 2, Autriche : 0, ouh ouh !!

Tout aurait pu, aurait dû ? continuer sur cette lancée, et pourtant c'est ce qui semblait le plus à portée de main - le 3ème point décisif en double - qui nous a échappé à la surprise générale, Llodra/Benneteau flanchant au service et le leader autrichien retrouvant quelque souffle pour sauver l'honneur. France 2, Autriche 1.
Bon, ce n'est que reculer pour mieux sauter, demain ce Simon-là ne fera qu'une bouchée d'un 10ème mondial à la ramasse.

Eh ben non, une fois de plus, c'est le tennis qui nous surprend, balaye nos convictions et nos prévisions, et nous voilà à 2 points partout (ouille !!), à l'issue de ce match fou fou fou, où Gilou dominait brillamment un Melzer en pleine déroute... Jusqu'à ce que l'autrichien fracasse sa raquette et transforme sa rage en potion magique, après 4 heures de match, au point d'étouffer le français d'un incroyable 6-4 6-0.

Un cinquième match de tous les dangers s'imposait, et Jeremy renvoyé au turbin, puisqu'il avait tant envie de gagner. Après un premier set remporté par un excellent Martin Fischer, on n'était pas fiers sur notre canapé, et le public autrichien un peu amorphe en début de week end, s'est remis à scander la valse viennoise sur fond de réacteurs, persuadé que leur étoile d'Israël en 2010, allait balayer rapidement le petit Französisch inexpérimenté.
Mais le spectacle n'était pas fini, et nos nerfs ont été mis en pelote jusqu'au bout, pour encore plusieurs heures, jusqu'à l'effondrement final du jeune autrichien très méritant, et l'euphorie de la victoire du camp français. France : 3, Autriche : 2. OUF OUF OUF !!

Ah les amis, je vous le dis, le tennis c'est quelque chose, quand ça ressemble à çà.
Et la Coupe Davis, que beaucoup traitent de haut, y compris les meilleurs joueurs ou ceux qui se voient comme des leaders, c'est une sacrée affaire d'hommes, et c'est sacrément beau à regarder. Autrefois je n'aimais pas trop, je n'y comprenais rien, j'étais toujours perdue dans les groupes et les équipes, et préférais le côté individuel des tournois. Mais je m'aperçois qu'il se passe vraiment quelque chose de spécial dans cette épreuve inter-nationale. Le tennis n'en souffre pas, puisque les matchs respectent les mêmes règles que celles du circuit ATP. Des doubles aussi importants que les simples, et 3 sets gagnants, pour vous servir.

Mais le public n'est pas le même, et finalement c'est une bonne chose. Cela préserve de l'affluence opportuniste du "public grand chelem" qui cause balle jaune 4 fois par an - tout en offrant souvent la difficulté technique d'un grand chelem. Et l'ambiance est unique, l'enjeu est différent, le chauvinisme n'est pas "culpabilisant", on peut péter un câble sans se voir taxé de groupie, et s'affoler pour un joueur qu'on n'aurait même pas remarqué en cours d'année, on vibre, on râle, on hurle de joie, on chante faux mais à tue-tête, bref on s'éclate tranquille, enfin !

Nous voilà donc en quart de Coupe Davis, qui se jouera face à l'Allemagne, en juillet prochain.
Nous serons accompagnés dans l'épopée par les vainqueurs de ce premier tour, à savoir Suède-Serbie, Kazakhstan-Argentine, et Etats-Unis-Espagne. Aïe aïe aïe.
Personne ne sait jusqu'où nous irons, l'aventure peut nous mener à nouveau jusqu'à toucher le saladier du bout des doigts, puis nous écrouler sur un set, un jeu ou deux points de tie-break. Comme toujours au tennis.
Mais d'ores et déjà nous savons que notre équipe s'est enrichie d'un vent de fraîcheur inestimable pour ce genre de compétition, bien loin du souffle lourd venu de Serbie fin 2010 pour éteindre nos braises. Et que finalement, les manifestations les plus enthousiasmantes viennent parfois d'où on ne les attend pas, en toute simplicité et avec la plus belle des motivations : l'envie de gagner, quitte à se transcender pour faire gagner son pays.

JoL
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