mardi 30 août 2011

Le petit génie de Flushing


Chez les dames depuis le début de l'ère Open (1968), seules Serena Williams et Kim Clijsters soulevèrent 3 fois le glorieux trophée, restant encore loin des records de Chris Evert (6), Steffi Graf (5) et Martina Navratilova (4).
Chez les messieurs, Roger Federer a fait mieux, en égalisant en 2008 le record absolu de 5 victoires qu'avaient obtenues avant lui Jimmy Connors et Pete Sampras
.
Si par bonheur, le suisse parvenait à remporter un 6ème titre américain (comme ce fut le cas à Wimbledon, à l'instar de Borg et Nadal à Roland Garros), il deviendrait alors l'homme le plus titré de toute l'ère open sur ce tournoi réputé l'un des plus difficiles, et ferait presque oublier les 4 victoires de John McEnroe et les 3 d'Ivan Lendl.

Il est probable qu'alors, son but ultime serait d'atteindre sur l'un des grands chelems, le chiffre mythique de 7 - jalousement détenu comme un Saint Graal par trois champions : Steffi Graf et Pete Sampras à Wimbledon, et Chris Evert à Roland Garros.

Pour nous qui suivons de près le parcours tennistique des champions d'aujourd'hui, il est bon de rappeler périodiquement ces quelques chiffres, qui peuvent laisser indifférent ou même ennuyer beaucoup de monde.
5, 6 ou 7, le public finit parfois par ne plus faire la différence, par ne plus accorder d'intérêt aux "quantités". Certains amateurs vont jusqu'à s'habituer aux sempiternelles photos de Roger, Rafa, Justine ou Serena soulevant leur énième coupe, à se lasser de victoires devenues répétitives, et souhaiter du changement.
Alors que c'est LA, justement, que réside toute la différence entre un excellent joueur et un très, très grand champion : de tout petits chiffres en soi, 2, ou 3, voire, tout à fait exceptionnellement, 4.
Deux ou trois Majeurs de plus que les autres candidats à l'exploit, alors qu'on atteint une pleine maturité sportive et mentale, et avant que l'âge et la lassitude ne viennent impitoyablement niveler tout ce talent, ce travail et cette passion. Tout le couronnement d'une première vie commencée à la petite enfance et conclue en pleine jeunesse, avant que le classement dégringole, que l'avenir paraisse presque fade, et que le public volage s'étonne de voir un geste sublime surgir encore de la raquette d'un ancien numéro un.

A l'heure où les souhaits de changement du public portent plus souvent sur la personnalité des joueurs - par ailleurs tous dotés d'un indéniable charisme - que sur leur façon de jouer, il est bon me semble-t-il de se rappeler que l'excitation du moment n'est pas le seul critère, dans l'amour du sport qui nous plait tant.
Bien entendu, on souhaitera toujours vibrer et être séduits, en plongeant avec Guga dans son coeur ocre de Roland Garros, en ayant le souffle coupé par un tweener de Roger ou en pleurant avec Dédé lors de son ultime US Open. Le sport ça bouge, le tennis ça bouge vite, et l'adrénaline qui fait le yoyo, on aime beaucoup, beaucoup.
On pourra aussi se réjouir de l'arrivée de sang frais savamment travaillé pour répondre aux plus récentes exigences physiques, ou s'amuser d'une fraîcheur de ton inhabituelle chez ces forçats de l'effort et de la concentration. Rien ne l'interdit bien au contraire.

Il n'empêche qu'être présent dans toutes les fins de tournoi quand les jambes deviennent moins véloces, remettre ses gestes en question face à l'agressivité des nouveaux arrivants, travailler encore et encore son service pour gagner les quelques points qui feront passer un tour de plus, et combattre l'usure coûte que coûte pour garder l'envie de clore le bec aux morts de faim - tout cela est aussi admirable, et bien plus rare à vivre. C'est même là que se forgent les vrais destins, dans la magie des 2 ou 3 victoires supplémentaires, les dernières marches d'une carrière, les plus dures et les plus belles, celles que seuls les gens d'exception savent gravir.
---oOo---


L'US Open 2011, commencé entre tremblement de terre et ouragan, bat enfin son plein. Beaucoup d'attentes, de confirmations ou de rattrapages contrôlés pour ce dernier grand chelem d'une saison entièrement dominée par l'ascension de Novak Djokovic.
Place donc à Flushing Meadows, à l'ancienne "Vallée de Cendres" de Scott Fitzgerald dans Gatsby le Magnifique, aujourd'hui devenue un formidable lieu de détente et de loisirs comme seuls les américains savent en créer.
Et place au petit génie du tennis qui surgit chaque année au Corona Park, dès que les balles se mettent à frotter le Decoturf de l'Arthur Ashe Stadium.


 L'US OPEN, c'est maintenant,
sur les 2 chaînes d'EUROSPORT et ici-même, à portée de clic :


  Les SITES :   Le site officiel Le site ATP  -  Le site WTA

  RESULTATS et DEROULEMENT :

JoL
blogger