jeudi 12 janvier 2012

Echos de Down Under

POC ... POC


Lequel d'entre nous n'a jamais rêvé être tiré d'un profond sommeil par le délicieux bruit d'une balle de tennis tapant alternativement sol et raquette, avec la régularité stimulante d'un métronome ? Aaaaah, le joli son de l'air qui vibre, de la balle qui fuse, du rebond qui surprend,  de la volée agressive, et le cri glaçant du bûcheron rugissant, là-bas du fond du court...
Le jour où une appli "petite balle jaune" sera mise au point pour nos réveil-matin (avec, bien évidemment, en réglages optionnels de sonnerie, les choix "terrain lourd, gazon rapide, fines amorties ou aces à 220" !), j'imagine que le supplice quotidien du soulèvement de paupières sera devenu un véritable plaisir, et que nos premiers bonds matinaux hors du lit auront une allure nettement moins pitoyable.

Ace Again se réveille donc au son cadencé du doux poc - poc venu de Down Under, en direct de Melbourne où s'entraînent déjà les têtes de série qui ont rythmé la dernière saison tennistique.
A ses lecteurs et toutes celles et ceux qui ont la gentillesse de le faire vivre par leur participation, le blog présente ses meilleurs vœux pour 2012, en souhaitant que nous nous y retrouvions toute l'année, pour des échanges Zenthousiastes.

Cette saison est comme un livre grand ouvert, puisque après les premiers tournois de janvier, le suspense reste entier au niveau des joueurs, ce qui est finalement une très bonne nouvelle.
A Brisbane, Andy Murray a réussi une entame en forme de rattrapage contrôlé, sous la houlette sévère mais efficace d'Ivan Lendl, pas franchement réputé pour perdre du temps à la rigolade. Fort d'un premier titre et rassuré sur l'état de son genou, le britannique peut partir avec confiance à l'assaut d'un titre suprême, que son nouveau mentor eut lui aussi tant de mal à décrocher, et qui le propulserait au rang de gloire nationale 100% british.

Federer va "repartir de zéro", après une fin de saison fracassante. Un forfait stratégique à Doha lui a permis de clore le bec à ce mal de dos qui revient régulièrement ralentir ses courses, mais le suisse ne perdra jamais son statut de plus beau joueur du circuit, et peut même, si par malheur Nadal confirme sa toute petite forme en 2012, rattraper la distance qui le sépare encore de son meilleur ennemi.

L'ennemi public n° 1 à renverser, c'est désormais Novak Djokovic, qui a laissé tout le monde derrière lui tout au long d'une année en forme de miracle. Son relatif "coup de mou" de fin de saison semble complètement oublié, et il le fait savoir d'entrée en remportant le tournoi exhibition d'Abou Dhabi. Après les K.O. successifs des premières têtes de série, tel un chevalier blindé par une confiance exponentielle, le serbe repart à l'assaut d'un destin qui ne semble même plus l'étonner.

Tsonga devra s'accrocher, car il n'aura probablement pas une deuxième fois la chance d'obtenir, comme à Doha, une finale sans affronter le moindre top ten.
Quant à David Ferrer, son exceptionnelle ténacité pas toujours récompensée devrait logiquement lui permettre de dépasser le stade de finaliste record, et soulever enfin quelques coupes de bon niveau. Il semble d'ailleurs sur la bonne voie, puisqu'il vient de remporter Auckland, dont il était tenant du titre.
 
Peut-être en 2012, aurons-nous enfin droit à une montée en puissance de Del Potro, qui rappelle chaque fois cette dangerosité que personne n'ignore,
peut-être Söderling retrouvera-t-il son niveau pré-mononucléosique,
peut-être allons-nous assister avec beaucoup de tristesse, aux fins de carrière de Venus Williams (forfait), et de Kim Clijsters, vaincues par leur propre corps
ou encore, mais sans regret cette fois, au détrônement plutôt logique de Caroline Wozniacki par Petra Kvitova, (privée in extremis d'une place de numéro 1, après sa défaite de Sydney contre Li Na). 

Peut-être aussi - mais rien n'est moins sûr dans l'immédiat - verrons-nous enfin les plus jeunes confirmer une relève très attendue, avec Alexandr Dolgopolov au jeu toujours atypique mais désormais 14ème mondial après sa finale de Brisbane, et le missile Milos Raonic, courageux tombeur de Tipsarevic à Chennai., ou encore Bernard Tomic sur ses terres.
Tous très loin du niveau (et du potentiel au même âge) de leurs aînés, mais prêts à s'infiltrer à tout moment entre deux "absences" des marathoniens de l'ATP.

Chaque année, selon l'humeur, le sens du vent, l'envie de chacun ou les caprices des organismes, tour à tour la confiance bascule, le physique se rebiffe, la classe éternelle éblouit ou le culot balaye tout sur son passage.
Pour beaucoup de joueurs, 2012 sera probablement une année charnière, où les dames ne devraient pas être en reste pour faire rebondir leurs balles, en vraies championnes dignes de leur couronne. Et pour nous, une année de plus à déguster sans modération.

JoL
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